La manifestation
de Antoine Choplin

Monsieur Bobbie vit dans une institution. Chaque jour il sort pour faire sa promenade.
Ce jour-là Monsieur Bobbie croise une manifestation. Elle l’emporte.
Il en prendra la tête… et ce qui s’ensuit.

« La première lecture-spectacle de La manifestation était programmée
au Festival de l’Arpenteur (Les Adrets, Isère) le 2 juillet 2002, en présence de l’auteur. J’ai travaillé avec l’envie de le remercier
de la confiance qu’il me faisait et en voulant aussi le surprendre :
Monsieur Bobbie serait un chauve à lunettes et à moustache. Je l’imagine petit et gros mais c’est un secret et le public ne le sait pas. Monsieur Bobbie serait aussi un boute-en-train. Il jouerait avec le public et l’on gueulerait
les slogans à la manif. J’ai voulu tester La manifestation même en
institution, et en ai donné une lecture dans une maison de retraite où
j’interviens régulièrement avec un petit groupe de pensionnaires
dont le plus jeune à 85 ans. Ce fut une lecture toute simple,
elle était ponctuée de commentaires qui fusaient autour de la table :
c’est bien ça ... c’est tout comme nous, etc... J’ai décidé alors d’inscrire
La manifestation dans mon répertoire et d’en faire une sottie qui prendrait
place dans une soirée festive. »

Denis Bernet-Rollande

Une sottie

La Manifestation est une action théâtrale qui peut se jouer partout,
avec tous les publics, et qui demande qu’ensuite on boive un coup ensemble et qu’on en parle de cette manif, de celle-ci et de celles qu’on a faites. Ça donne soif les slogans, ça unit et ça laisse des souvenirs très forts.

La Manifestation se joue dans tout type de lieu public pouvant accueillir
au plus cent spectateurs. Salle de réunion municipale, associative, salle
d’exposition etc... La représentation est inscrite dans une soirée de
rencontre.

Distribution

Texte : Antoine Choplin, Éditions du Petit Véhicule
Conception et jeu : Denis Bernet-Rollande
Lumière et régie : Éric Prin

Production

(Made in Théâtre), Ville de Grenoble,
avec le soutien de la Ville de Seyssinet-Pariset.

Presse

« Le personnage de Monsieur Bobbie émeut, parce qu’il incarne une fragilité :
l’homme condamné à une solitude incommensurable.
Isolé (il est rejeté de la société qui voit en lui le « gentil idiot du village »),
Monsieur Bobbie a le geste lent, l’esprit naïf.
Ses comportements déconnectés des codes exigeants de nos sociétés
lui valent la condescendance, voire le mépris d’autrui.
Parlant de lui à la 3ème personne, comme certaines personnes vieillissantes soumises
à une régression douloureuse, il fantasme sa promenade avant d’accomplir
les mêmes déplacements répétitifs : arpenter les rues de son quartier,
croiser les mêmes têtes, céder à la voix rocailleuse de sa « bonne amie »
(…) Soulignons que Denis Bernet-Rollande, de la compagnie (Made in Théâtre),
parvient à faire vivre avec dextérité tout à la fois
et le monde intérieur fébrile du personnage et l’agitation extérieure de la rue. »

SD, Le Petit Bulletin, 30 novembre 2005